Les 11 et 12 septembre dernier s'est déroulé, à Riom dans le Puy de Dôme et à côté de Clermont Ferrand, l'assemblée générale de AJIR-France suivie par la rencontre de 4 associations de Harkis venues des différentes régions de France.
A l'issue de ces deux journées de travail studieux, dans un climat apaisé et respectueux des sensibilités des un et des autres et où toutes celles et tous ceux qui ont souhaité s'exprimer ont pu le faire librement, une synthèse a été faite par Mohand Hamoumou, président d'AJIR. Synthèse qui reprend l'essentiel des échanges qui ont lieu ainsi que les principales revendications exprimées...
Cette synthèse a été reprise sous forme de lettre ouverte (à lire ici) adressée au Président de la République avec la signature des 40 associations participantes.
Vidéo résumée des travaux de ces deux journées :
22/05/2021
Il écrit en effet : « Que s’est-il passé ? Il semble que le président français ait reçu récemment des représentants des harkis et qu’il les a entendus répéter les critiques émises dans la tribune du Figaro. De quoi l’inciter, peut-être, à ne pas se précipiter, à moins d’un an de l’élection présidentielle, pour honorer Gisèle Halimi, et, par là même, mécontenter les descendants des harkis, et peut-être aussi les « pieds-noirs », bien que ces derniers ne se soient pas exprimé sur le sujet.
Et c’est ce que la source élyséenne du journaliste de France Inter lui aurait confié. Ce qui n’a pas conduit avant tout, comme on aurait pu le supposer, les défenseurs des harkis à se féliciter. »
A la demande de l'association AJIR, le Président de la République m’a bien reçu à l’Elysée, ainsi que 3 autres personnes, dont Dalila Kerchouche journaliste et co-signataire, avec d’autres filles de Harkis, de la tribune où elles s’opposaient à l’entrée au Panthéon de Gisèle Halimi.
Je peux affirmer sans trahir de secret d’Etat que durant cette entrevue de plus d’une heure et demie, le nom de Gisèle Halimi n’a jamais été prononcé. Tout simplement parce que ce n’était pas le sujet de la réunion. Ni d’ailleurs la préoccupation première des associations de Harkis.
En réalité, si cette proposition du rapport Stora n’est pas suivi d’effet, ce sera simplement parce qu’une entrée au Panthéon doit rassembler la Nation autour de figures qui suscitent une reconnaissance unanime pour leurs actions hors du commun au service de la France. Or si le combat féministe de Gisèle Halimi est respectable, la défense en tant qu’avocate, de militantes ou terroristes du FLN, n’en fait pas quelqu’un d’extraordinaire qui mérite l’entrée au Panthéon. Elle n’a fait que son travail d’avocat, comme d’autres. Jacques Vergès aussi a défendu des membres du FLN, comme il avait défendu Klaus Barbie, sans que quiconque ne pense à le faire entrer au Panthéon.
Mohand HAMOUMOU
Président d’AJIR France
21/05/2021
Le 20 Janvier 2021, l’historien médiatique Benjamin Stora a remis officiellement au Président de la République le rapport demandé en juillet 2020 avec des recommandations et des oublis, et pour ce qui concerne les Harkis, un vide choquant que nous avons dénoncé.
Madame Cécile Renault a été nommée, en mars dernier, « Directrice du projet mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie » pour étudier la faisabilité de certaines propositions du rapport et faciliter leur mise en œuvre. Elle travaille à l’Elysée en lien avec Bruno ROGER-PETIT, Conseiller du Président pour les questions de Mémoire.
Cécile Renault, 50 ans, ancienne élève de Sciences Po Paris et diplômée en histoire a intégré l’ENA en 2016 par le concours de la 3eme voie, réservé aux fonctionnaires. A sa sortie, elle a été affectée au Conseil d’Etat (janvier 2018) en qualité d’auditrice puis détachée le 16 novembre 2020 au Ministère de la Santé pour une « mission d’appui et de conseil au sein du pôle anticipation de la direction de la crise covid» où elle ne sera restée que 3 mois avant d’être nommée à l’Elysée.
Si on a bien compris, sa mission consiste à « concrétiser la volonté du Président de la République d’apaiser et renforcer les relations entre la France et l’Algérie en réconciliant toutes les mémoires meurtries de la colonisation et de la guerre d’Algérie ». Voilà un beau projet…. qui à l’évidence nécessitera plus de 3 mois. Surtout si, après les réactions de rejet du rapport Stora, le pouvoir algérien est toujours dans d’aussi bonnes dispositions.
AJIR souhaite à Madame Renault pleine réussite dans sa mission, aussi importante que délicate.
14/05/2021
Diaporama des commémorations du jour de l'abandon :
10/05/2021
Le 12 février 2021, AJIR pour les Harkis a adressé au Président de la République une demande d’audience afin de lui exprimer pourquoi le rapport Stora et le rapport Ceaux ont déçu les associations de Harkis rassemblées au sein d’AJIR France ainsi que la plupart des autres associations. Il manquait l’attente principale : une loi de reconnaissance et de réparation.
Compte tenu de l’agenda présidentiel, encore plus chargé en cette période de pandémie, le rendez-vous a été arrêté au 10 mai. Etaient présents : Mohand Hamoumou, universitaire, Président d’AJIR France ; Claire-Tassadit Houd, juriste, Présidente d’honneur du Fonds pour le Mémoire des Harkis ; Dalila Kerchouche, grand reporter et auteure ; Serge Carel, ancien Harki et Président d’association. Etaient également présents des Conseillers du Président de la République.
AJIR avait transmis au Président, quelques jours avant la réunion, une note synthétisant des interrogations, des suggestions et les arguments pour une loi de reconnaissance et réparation.
Le Président de la République nous a écoutés durant une heure et demie avec empathie, témoignant son intérêt pour l’histoire de ces citoyens français à l’égard desquels il a reconnu que « la France n’avait pas été à la bonne hauteur.»
Il a promis d’apporter dans les meilleurs délais une réponse officielle à la demande d’une loi.
D’ici là, les échanges tenus lors de la réunion sont soumis au devoir de confidentialité. Il n’y aura donc pas d’autre communication avant la prise de parole du Président de la République.
08/05/2021
Pourquoi cet entretien à l’Elysé avec le Président Macron ?
Il fait suite à un courrier d’AJIR France du 10 février 2021 (A consulter dans la rubrique politique/lois )
Dans ce courrier, nous exprimions notre déception quant au rapport Stora et nous demandions un RDV pour lui remettre un dossier d'une trentaine de pages sur nos revendications dont la principale est une loi de reconnaissance et de réparation. Une note de synthèse lui ayant été préalablement adressée pour lui préciser nos demandes.
Un rdv avait été fixé fin avril mais en raison de l’attentat contre une policière, il a été reporté au lundi 10 mai matin.
Vous ne serez pas seul ?
Non nous serons 4. Il ne faut jamais être seul à certains entretiens pour qu’il y ait des témoins de ce qui s’est dit. Sinon vous savez bien que certains esprits mal intentionnés ne manqueraient pas d’inventer n’importe quoi… A l’occasion de cette demande d’AJIR, le Président a souhaité inviter 3 autres personnes et c’est bien ainsi.
Qui sera donc à ce rdv avec vous?
Tassadit Houd, adhérente parisienne d’AJIR, ancienne Présidente du FMH, Dalila Kerchouche, journaliste et auteure, et Serge Carel, Président d’association.
De quoi allez-vous parler au Président ?
Pour moi c’est très clair puisque la demande d'audience en février contenait l’objet : connaître la position du Président sur une loi de reconnaissance de l’abandon des Harkis en 1962 et ses conséquences. Avec comme suite logique une commission de hauts magistrats pour évaluer les préjudices en vue d’une réparation.
Pour la réparation, ne vaut-il pas mieux engager des procès individuels devant les tribunaux comme le recommandent des associations ?
S’il y a un refus de loi alors il ne restera que la voie des tribunaux. Au sein d’AJIR, nous pensons qu’il faut d’abord tout faire pour obtenir une loi. Parce qu’une loi concernera tout le monde alors que les procès, quand ils aboutissent, ne concernent que ceux qui font un procès. Et on sait que cela coûte en frais d’avocat, que les délais sont longs et qu’on gagne rarement car l’Etat fait jouer la prescription. Et quand un procès est gagné (c’est arrivé 2 fois, la réparation se monte à 15 000€ pour 13 ans de vie dans un camp dans des conditions honteuses.
AJIR a soumis un texte pour une proposition de loi aux parlementaires. Quels retours ?
Des retours très positifs et bienveillants venant de tous les bords. J’ai eu des échanges en visio très encourageants avec plusieurs Présidents de groupes parlementaires. Ils sont prêts à se rencontrer pour un texte commun car cette question doit dépasser les clivages entre partis. C’est une question de vérité, de justice et d’honneur.
Quelques personnes ou associations ont mal vécu qu’AJIR soit reçue à l’Elysée ?
Je n’y accorde aucune importance. Il y a toujours eu des personnes qui aiment critiquer, salir, détruire par jalousie et parce qu’elles ne sont pas capables de construire. C’est pour cela que le dossier Harki n’avance pas. On aurait pu comprendre que des associations écrivent au Président (comme AJIR l’a fait) pour demander à être reçues elles aussi (en montrant qu’elles sont sérieuses et constructives). Mais critiquer le fait qu’une association soit reçue alors qu’elle défend un projet de loi utile pour tous, est incompréhensible et décrédibilise leurs auteurs.
AJIR ne critique pas les actions des autres. Elle mène son action avec détermination et dignité. On a un cap, des objectifs, une équipe réellement nationale, des valeurs. Et tout cela est clairement exposé sur notre site.
AJIR : Association Justice Information Réparation, pour les Harkis. Contact : ajirfrancecontact@gmail.com Association loi 1901 - tout don à l'association est éligible aux réductions d'impôts