AJIR Moselle : en première ligne sur le front de la mémoire !

Même en plein vacances d'été, AJIR Moselle et sa présidente poursuivent avec acharnement la bataille de la mémoire pour les anciens Harkis comme le relate un article de Hervé BOGGIO dans le Républicain Lorrain à lire ci-dessous.

 

Association Justice Information Réparation pour les Harkis

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Commémoration du 12 mai 1962 Jour de l'abandon des Harkis en Algérie

14/05/2021

Commémoration du 12 mai 1962 Jour de l'abandon des Harkis en Algérie

Diaporama des commémorations du jour de l'abandon :

 

 

Réunion à l'Elysée avec le Président de la République, le 10 mai 2021

10/05/2021

Réunion à l'Elysée avec le Président de la République, le 10 mai 2021

Le 12 février 2021,  AJIR pour les Harkis a adressé au Président de la République une demande d’audience afin de lui  exprimer pourquoi le rapport Stora et le rapport Ceaux  ont déçu les associations de Harkis rassemblées au sein d’AJIR France ainsi que la plupart des autres associations. Il manquait  l’attente principale : une loi de reconnaissance et de réparation.

 

Compte tenu de l’agenda présidentiel, encore plus chargé en cette période de pandémie, le rendez-vous a été arrêté au 10 mai. Etaient présents : Mohand Hamoumou, universitaire, Président d’AJIR France ; Claire-Tassadit Houd, juriste, Présidente d’honneur du Fonds pour le Mémoire des Harkis ;  Dalila Kerchouche, grand reporter et auteure ; Serge Carel, ancien Harki et Président d’association. Etaient également présents des Conseillers du Président de la République.

 

AJIR avait transmis au Président, quelques jours avant la réunion, une note synthétisant des  interrogations,  des suggestions et les arguments pour une loi de reconnaissance et réparation.

 

Le Président de la République nous a écoutés durant une heure et demie avec empathie, témoignant son intérêt pour l’histoire de ces citoyens français à l’égard desquels il a reconnu que « la France n’avait pas été à la bonne hauteur.»

 

Il a promis d’apporter dans les meilleurs délais une réponse officielle à la demande d’une loi.

 

D’ici là, les échanges tenus  lors de la réunion sont soumis au devoir de confidentialité. Il n’y aura donc pas d’autre communication avant la prise de parole du Président de la République.

 

Le président d'AJIR France à l'Elysée

08/05/2021

Le président d'AJIR France à l'Elysée

Pourquoi cet entretien à l’Elysé avec le Président Macron ?

Il fait suite à un courrier d’AJIR France du 10 février 2021 (A consulter dans la rubrique politique/lois )

Dans ce courrier, nous exprimions notre déception quant au rapport Stora et nous demandions un RDV pour lui remettre un dossier d'une trentaine de pages sur nos revendications dont la principale  est une loi de reconnaissance et de réparation. Une note de synthèse lui ayant été préalablement adressée pour lui préciser nos demandes.

Un rdv avait été fixé fin avril mais en raison de l’attentat contre une policière, il a été reporté au lundi 10 mai matin.

 

Vous ne serez pas seul ?

Non nous serons 4. Il ne faut jamais être seul à certains entretiens pour qu’il y ait des témoins de ce qui s’est dit.   Sinon vous savez bien que certains esprits mal intentionnés ne manqueraient pas d’inventer n’importe  quoi… A l’occasion de cette demande d’AJIR, le Président a souhaité inviter 3 autres personnes et c’est bien ainsi.

 

Qui sera donc à ce rdv  avec vous?

Tassadit Houd, adhérente parisienne d’AJIR, ancienne Présidente du FMH, Dalila Kerchouche, journaliste et auteure, et Serge Carel, Président d’association.

 

De quoi allez-vous parler au Président ?

Pour moi c’est très clair puisque la demande d'audience en février contenait l’objet : connaître la position du Président sur une loi de reconnaissance de l’abandon des Harkis en 1962 et ses conséquences. Avec comme suite logique une commission de hauts magistrats pour évaluer les préjudices en vue d’une réparation.

 

Pour la réparation, ne vaut-il pas mieux engager des procès individuels devant les tribunaux comme le recommandent des associations ?

S’il y a un refus de loi alors il ne restera que la voie des tribunaux. Au sein d’AJIR, nous pensons qu’il faut d’abord tout faire pour obtenir une loi. Parce qu’une loi concernera tout le monde alors que les procès, quand ils aboutissent, ne concernent que ceux qui font un procès. Et on sait que cela coûte en frais d’avocat, que les délais sont longs et qu’on gagne rarement car l’Etat fait jouer la prescription. Et quand un procès est gagné (c’est arrivé 2 fois, la réparation se monte à 15 000€ pour 13 ans de vie dans un camp dans des conditions honteuses.

 

AJIR a soumis un texte pour une proposition de loi aux parlementaires. Quels retours ?

Des retours très positifs et bienveillants venant de tous les bords. J’ai eu des échanges en visio très encourageants avec plusieurs Présidents de groupes parlementaires. Ils sont prêts à se rencontrer pour un texte commun car cette question doit dépasser les clivages entre partis. C’est une question de vérité, de justice et d’honneur.

 

Quelques personnes ou associations ont mal vécu qu’AJIR soit reçue à l’Elysée ?

Je n’y accorde aucune importance. Il y a toujours eu des personnes qui aiment critiquer, salir, détruire par jalousie et parce qu’elles ne sont pas capables de construire. C’est pour cela que le dossier Harki n’avance pas. On aurait pu comprendre que des associations écrivent au Président (comme AJIR l’a fait) pour demander à être reçues elles aussi (en montrant qu’elles sont sérieuses et constructives). Mais critiquer le fait qu’une association soit reçue alors qu’elle défend un projet de loi utile pour tous, est incompréhensible et décrédibilise leurs auteurs.

AJIR ne critique pas les actions des autres. Elle mène son action avec détermination et dignité. On a un cap, des objectifs, une équipe réellement nationale, des valeurs. Et tout cela est clairement exposé sur notre site.

 

Lieux de commémoration du 12 mai 1962

06/05/2021

Lieux de commémoration du 12 mai 1962

Le Comité pour le 12 mai et AJIR pour les Harkis invitent toutes les personnes éprises de justice et de vérité ainsi que tous les Harkis et leurs familles à marquer, par leur présence, l'importance de cette journée.

 

Ci-dessous un tableau avec les différents lieux de commémoration de cette journée :

       

2021  Commémorations 12 mai 1962  abandon des Harkis

     
                 

 

 

REGION

Dpt

Commune

Lieu

à

Organisateur

avec

1

C

OCCITANIE

9

Foix

 

 

Fatima MOKRANI

 

1

C

ILE DE France

75

Paris

 

 

Abdelkader TAMAZOUNT

 

1

C

OCCITANIE

12

Millau

 

 

Rabah IGHILAMEUR

 

1

C

PACA

83

Montmeyan

 

 

Jeanne ETTARI

 

2

C

OCCITANIE

30

Saint Maurice l'Ardoise

 

 

Ali LADAOUI

 Fatiha GASMI

2

C

Nouvelle Aquitaine

64

Oloron Sainte Marie

 

 

Abderhaman KHADIR

Alain FERKI

2

C

Nouvelle Aquitaine

24

Périgueux

 

 

Hamid KHEMACHE

 

2

C

PACA

34

Montpellier

 

 

Rabah BENSAIDI

Zohra BENGUERRAH

2

C

PAYS DE LA LOIRE

44

Saumur

 

 

Tayeb KACEM

 

3

C

CENTRE VAL DE LOIRE

28

Dreux

 Monument Place Metezeau

18h 

Amar TALATA

Jacques ALIM

3

C

PACA

13

Jouques

 

 

Nora FORTE

Kamel Sadji

3

C

AUVERGNE

63

Chamalières

Monument Place Beaulieu

16h

Mohand HAMOUMOU

Taiffour MOHAMED

3

C

NORMANDIE

27

Louviers

 Monument Square Albert 1er

 11h

Farid MOUSSAOUI

Mohamed HADDOUCHE

3

C

PACA

83

Saint Maximin

 Stèle Souvenir Français. Cimetière

 18h

Belkacem GUERROUI

Fatiha DJENANE

3

C

PACA

06

Manosque

 

 

Yamina CHALABI

 

3

C

PACA

04

Mouans Sartoux

 

 

Ali AMRANE

Jean Pierre BEHAR

1

Comité 12 mai

 

 

Logo AJIR  
 
   

 

   
 
 

2

Comité + AJIR

   

3

AJIR

 
 

C

Confirmé

 
 

A

Attente confirmation

 

France: la douloureuse mémoire des enfants morts dans les camps de Harkis sort de l'oubli

28/04/2021

France: la douloureuse mémoire des enfants morts dans les camps de Harkis sort de l'oubli

L'employée du cimetière s'arrête devant deux fragiles monticules de terre à l'abandon. "C’est ici", souffle-t-elle. "Mille fois pardon !" Abessia s'écroule en sanglots, posant doucement sa main sur la tombe de fortune de l'un de ses petits frères, dans le sud de la France.

 

Ce 7 août 2020 caniculaire, 57 ans après la mort de ses frères jumeaux Yahia et Abbas peu après leur naissance dans un camp de Harkis en France, Abessia Dargaid vient à 68 ans de retrouver le lieu de leur inhumation : "tombes 6 et 8, rangées 22 et 25, carré musulman du cimetière de l'Ouest, Perpignan".

 

Avant de lancer ses recherches, il aura fallu à Abessia attendre le long et acharné travail de mémoire d'associations d'anciens Harkis - ces Français musulmans recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant la guerre d'Algérie -, d'historiens, de familles, intensifié récemment et accompagné par le gouvernement français, pour sauver de l'oubli ce pan tragique de l'histoire franco-algérienne.

 

Après la fuite et l'exil d'Algérie, sa mère avait accouché des jumeaux en décembre 1962, dans des conditions plus que précaires, à l'infirmerie du camp de Harkis de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), à 12 km de ce cimetière. Les nourrissons, malades et transportés à l'hôpital, décèderont quelques mois plus tard. Mais leurs corps ne seront pas rendus à la famille. "Mon père a juste pu voir la main de Abbas à son décès à l'hôpital; mes parents n'ont jamais rien su des circonstances et des lieux de leur inhumation", témoigne Abessia.

 

Yahia, Abbas mais aussi Fatma, Omar, Djamal, Malika Il y a près de 60 ans, des dizaines de nouveau-nés ou très jeunes enfants morts lors de leur passage dans les camps de Harkis gérés par l'armée en France ont été enterrés sans sépulture décente par leurs proches ou par des militaires, dans les camps ou à proximité, dans des champs, et pour la grande majorité, sans plaque avec leur nom, selon les récits d'historiens et les témoignages de familles recueillis lors d'une enquête de plusieurs mois de l'AFP. D'autres, décédés à l'hôpital, ont été enterrés par les autorités dans des cimetières, mais souvent sans que les familles ne soient présentes ou informées du devenir des corps de leurs enfants, selon ces témoignages.

 

Bouleversés et choqués par le dénuement des sépultures de leurs frères, Abessia, sa soeur Rahma, 70 ans, et leur frère Abdelkader, 65 ans, se recueillent au cimetière de Perpignan, au son d'une prière aux défunts en arabe diffusée par un portable. Abdelkader est secoué de hoquets de larmes. "Je comprends pas il n'y a même pas un prénom sur leurs tombes ?" interroge-t-il, confus. "Pour la première fois, on met un lieu" sur ce drame familial, confie Abessia. "Ca fait +boum boum+ dans le coeur. Mais ça ne devrait pas être permis d'enterrer quelqu'un comme ça et puis de l'abandonner, sans plaque" - Surmortalité infantile - "Les Harkis", ce sont ces anciens combattants - jusqu'à 200.000 hommes - recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962) qui opposa des nationalistes algériens à la France.

 

Depuis 2001, la France leur rend chaque 25 septembre un hommage national en reconnaissance des "sacrifices consentis". A l'issue de cette guerre, marquée par des atrocités, par la torture et qui a traumatisé les sociétés algérienne et française, les Harkis - souvent issus d'un milieu paysan et modeste - sont abandonnés par la France et nombre d'entre eux sont victimes de massacres de représailles en Algérie.

 

Abessia raconte ainsi comment sa famille a été victime de plusieurs attaques du Front de libération nationale (FLN) du fait de l'engagement de son frère et de son père dans l'armée française. Sa soeur montre les cicatrices d'une blessure par grenade.

Mais au lendemain des accords d'Evian de 1962 consacrant la défaite française en Algérie, le gouvernement français a rejeté le rapatriement massif de ces Harkis. Environ 42.000 - accompagnés parfois de leurs femmes et enfants - sont transférés en France par l'armée et transitent par des camps. Quelque 40.000 autres viennent par des filières semi-clandestines ou clandestines. Au total, entre 80.000 et 90.000 personnes arrivent en France, pour la majorité entre 1962 et 1965.

 

En France, les Harkis et leurs familles ne sont pas considérés d'emblée par les pouvoirs publics comme des rapatriés mais comme des réfugiés. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont parquées dans des "camps de transit et de reclassement" gérés par l'armée, aux conditions de vie souvent déplorables et traumatisantes, certains entourés de barbelés et placés sous surveillance. Et les faits, méconnus, sont là: parmi les personnes décédées dans ces camps, une grande majorité étaient des bébés morts-nés ou des nourrissons, selon les statistiques consultées par l'AFP et établies par l'historien Abderahmen Moumen, l'un des spécialistes français de la guerre d’Algérie qui travaille sur l'identification des sites d'inhumation. Depuis 2015, il est mandaté par l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG, public).

 

 

Perpignan (AFP). Article Publié par le Courrier Cauchois.

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