Vous souhaitez faire un don pour l'association ?
cliquez ici
Les 11 et 12 septembre dernier s'est déroulé, à Riom dans le Puy de Dôme et à côté de Clermont Ferrand, l'assemblée générale de AJIR-France suivie par la rencontre de 4 associations de Harkis venues des différentes régions de France.
A l'issue de ces deux journées de travail studieux, dans un climat apaisé et respectueux des sensibilités des un et des autres et où toutes celles et tous ceux qui ont souhaité s'exprimer ont pu le faire librement, une synthèse a été faite par Mohand Hamoumou, président d'AJIR. Synthèse qui reprend l'essentiel des échanges qui ont lieu ainsi que les principales revendications exprimées...
Cette synthèse a été reprise sous forme de lettre ouverte (à lire ici) adressée au Président de la République avec la signature des 40 associations participantes.
Vidéo résumée des travaux de ces deux journées :
30/07/2021
La « revanche » d’Affif Djelti, ancien champion de boxe rouennais, honoré d’une médaille à 61 ans
Affif Djelti est un ancien champion de boxe rouennais de 61 ans avec un palmarès remarquable. Bien loin de se cantonner aux étroites cordes du ring, il a mené une vie tournée vers l’autre, et s’est battu pour être reconnu. Il vient de recevoir la médaille d’or de la Jeunesse, des sports et de l’engagement associatif.
De son costume trois-pièces nœud papillon, seules dépassent ses mains poncées par le sac de frappe – de grosses paluches façon Sean Connery – et ses médailles qu’il arbore fièrement côté cœur. Affif Djelti, ex-boxeur rouennais au palmarès rarement égalé, ne trompe pas sur la marchandise : le ring et la quête de reconnaissance, voilà ce qui l’a guidé dans sa vie. « Arriver là où j’en suis aujourd’hui, c’est une revanche sur ceux qui n’ont jamais cru en moi. »
Des trophées gagnés au prix du sang et de la sueur, cet amoureux du noble art en a eu à la pelle. Mais le 4 juillet 2021, c’est la médaille d’or de la Jeunesse, des sports et de l’engagement associatif qui lui est décernée, « une récompense pour un engagement, un travail de toute une vie », notamment auprès des jeunes des quartiers défavorisés de Rouen. Affif Djelti en a eu trois, des vies : champion de boxe, éducateur sportif auprès des plus défavorisés, et employé de mairie à Rouen ; lesquelles lui ont apporté respectivement gloire, considération, et désillusion.
« J’étais terrifié par le doute »
Entré pour la première fois dans une salle de boxe des Hauts de Rouen à l’âge de 11 ans le jeune homme est prometteur sans briller. Il raccroche d’ailleurs les gants entre ses 22 et 28 ans. Sa carrière professionnelle ne débute réellement qu’à 31 ans. « Je me suis pris 5 K.O. d’affilée. À l’entraînement j’étais le meilleur, mais sur le ring, j’étais terrifié par le doute. »
Au creux de l’oreille, on lui chuchote alors : « Affif… arrête la boxe, ce n’est pas pour toi. » Il sera sacré six fois champion de France à 37 ans en 1996, quatre fois du monde IBO (International Boxing Organisation) Super Plume à 41 ans, et trois fois d’Europe à 43 ans, avant de partir à la retraite en 2004.
L’autre
Fils de harki, il quitte l’Algérie pour arriver en France à l’âge de 5 ans, puis s’installe aux Sapins, à Rouen, quatre ans plus tard. « On était les premiers arabes de l’immeuble. Parfois, des gens nous lançaient des gamelles d’eau à la figure », se remémore-t-il. Réduit à sa condition « d’autre », le boxeur a fait de ce rejet un carburant de « sa revanche », sans verser dans la vengeance, puisqu’il a consacré sa vie à prouver sa valeur par le ring, et paradoxalement, à aider les autres. Il initiera par ailleurs plusieurs projets visant à promouvoir la boxe auprès des handicapés, des prisonniers, et des personnes défavorisées, dont une école de boxe à Grammont, aujourd’hui fermée faute de salle.
« Je n’aime pas perdre »
Sur son métier d’employé municipal à la Ville de Rouen, où il travaille depuis 32 ans, Affif Djelti garde cependant une certaine amertume. « À chaque victoire, j’étais félicité de part et d’autre, mais à mon travail, rien. Je crois que je gêne. On m’a refusé une médaille du travail pour mes 20 ans d’ancienneté. » Ainsi, l’homme de maintenant 61 ans, intervenant essentiellement à la mairie du Châtelet sur les Hauts-de-Rouen, enchaîne les anecdotes teintées d’incompréhension et de ressentiment. À un an de la retraite, le puncheur garde pourtant espoir de gagner la reconnaissance de tous, car il le martèle : « Je n’aime pas perdre ».
Le combat de sa vie
C’était en 2001. Affif Djelti, alors âgé de 41 ans, s’apprête à disputer un combat hors norme. En jeu : un potentiel quatrième titre de champion du monde IBO (International Boxing Organisation) catégorie super-plume. En face de lui se tient l’Anglais Alex Moon, un boxeur de 11 ans son cadet.
Conscient de son infériorité physique, le vétéran « gère » le combat avec intelligence et tente de conserver un équilibre. Au cours du 3e round, le Britannique tombe une première fois. Il se relève difficilement. C’est le début d’une bataille avant tout psychologique.
Le boxeur rouennais veut en finir et fait pleuvoir les coups sur son adversaire pendant le 4e round. Fort sur ses appuis, Moon encaisse, ne faiblit pas, et reprend l’ascendant. Un crochet du gauche survenu au 7e round viendra éteindre les espoirs du jeune boxeur. Il ne s’en relèvera pas. Affif Djelti n’a pas usurpé l’un de ses nombreux surnoms : « Crochet du gauche ».
Paris Normandie (10/07/2021)
22/07/2021
Samedi matin: Bourg Lastic. Recueil au cimetière des enfants. Départ de Riom. Visite commentée par Mohamed Taiffour.
Samedi de 13h30 à 15h15 AG d’AJIR – réservé aux adhérents - :
- point sur les adhésions et les finances ;
- informations sur les actions menées et les projets ;
- renouvellement du conseil national
- Hommage à nos Justes et remerciements à nos soutiens
Samedi de 15h45 à 18h15 Tables rondes ( ouvertes à tous sur inscription) avec des experts (juristes, historiens, psychologues, personnalités politiques) sur :
- « l’égalité des chances républicaine » : discours, réalités, propositions. Mettre en lumières les réussites: paroles de champions.
- Loi de reconnaissance de l’abandon des Harkis : enjeux et difficultés
- Comment réparer l’irréparable ? De la reconnaissance à la réparation : quels enjeux pour l'ETat et pour les individus. Comment évaluer des préjudices moraux? comparaisons avec d’autres drames historiques (Afrique du Sud, Rwanda, Arménie, essais nucléaires, etc)
point de vue d'un historien , d'une philosophe, d'un avocat, de sociologues. Echanges avec le public.
Dédicaces d’ouvrages (une quinzaine d’auteurs) samedi après midi.
19h Projection du documentaire; Harkis, histoire d'un abandon. Echange avec la réalisatrice.
21h30 . Dîner. Soirée conviviale
Dimanche de 9h à 13h : convention nationale d'associations oeuvrant pour les Harkis
- Point sur la mise en œuvre des mesures du rapport Ceaux
- Quelles demandes communes des associations ?
- Adoption d’une lettre ouverte au Président de la République et aux Présidents de groupes parlementaires
Programme complet et mis à jour sur ce site à la rubrique Région/france
Renseignements et demandes d’inscription : ajirfrancecontact@gmail.com
21/07/2021
Même si les averses succédaient aux averses en fin de matinée le 14 juillet, il régnait une certaine chaleur près de la stèle qui rappelle que trente-deux familles de harkis vécurent là de 1962 à 1965.
Le jour anniversaire du décès de la maman, la famille Hamaddache avait choisi Nouzet pour sa journée retrouvailles. C’est là que les parents, Abdelkader et Chérifa, ont vécu, avec leurs trois aînés, la première période de leur exil en France.
À midi, sous une pluie battante, Miloud Hamaddache, le fils aîné, accueillait tous les participants en se félicitant d’avoir pu, malgré la pluie, organiser cette rencontre familiale. Il saluait le maire, Pierre Pantanella et Raymond Fabrègues, adjoint et résident de Nouzet, la famille Lecouls et Bernard Rainairo, de l’Amicale des harkis de l’Aveyron, qui ont favorisé cette rencontre.
Raymond Fabrègues disait son plaisir d’accueillir la famille et les amis de Miloud Hamaddache, rappelant les liens qui unissent la communauté harki et la commune de Saint-Rome-de-Cernon.
Hélène Lecouls, associant son frère Jacques à son propos, se remémorait cette famille qui avait vécu dans le camp de forestage et leur rencontre leur avait permis de mieux connaître l’histoire de Nouzet et de son camp, elle disait comment ils avaient tout de suite adhéré au projet de cette journée de retrouvailles. Elle concluait en évoquant le souvenir de son père, le général Pierre Lecouls, qui, ayant servi en Algérie, avait un profond respect pour les harkis.
Bernard Rainairo rappelait cette douloureuse page de l’Histoire et ces hommes qui, du jour au lendemain, avaient dû faire le choix de quitter leur terre pour un pays qu’ils avaient servi mais qu’ils ne connaissaient pas. Il évoquait également les conditions dans lesquelles ils avaient été accueillis en métropole. Respectueusement, alors que la pluie avait cessé, les enfants ont fleuri la stèle. Avant que chacun ne regagne son chez-soi, une table ronde était organisée. Ceux qui étaient des enfants en 1962 ont partagé leurs souvenirs et leur ressenti sur cette période.
Article publié le 22/07/2021 par le Midi Libre
12/07/2021
L
Monsieur le député,
Nous avons lu avec intérêt, surprise et déception votre tribune dans le JDD du 4 juillet.
Avec intérêt car nous sommes heureux de constater que notre revendication ancienne fait son chemin. Nous sommes heureux que des élus de la Nation demandent comme nous le faisons depuis longtemps que notre République reconnaisse officiellement sa dette vis-à-vis des Harkis et s’engage dans un processus de réparation digne de ce nom.
Des députés de votre parti avaient déposé 2 propositions de loi durant le mandat de Monsieur Hollande lorsque vous étiez dans l’opposition et on vous remercie de cet intérêt pour notre communauté de destin. On regrette cependant que vous ne l’ayez pas fait entre 2007 et 2012 lorsque vous aviez la majorité…
Surprise quant à la forme. Entre mars et mai de cette année, AJIR pour les Harkis a envoyé aux parlementaires de tous les partis d’une cinquantaine de départements un courrier et un texte de proposition de loi. Vous savez aussi que le Président de la République a reçu le 10 mai le Président d’AJIR, Serge Carel, Claire Houd et Dalila Kerchouche. AJIR avait transmis un dossier demandant une loi de reconnaissance de l’abandon des Harkis et la réparation de ses conséquences. Or vous ne citez pas cette démarche, ni celles plus anciennes d’AJIR ou d’autres associations pour l’obtention d’une loi, laissant croire que vous seriez à l’origine d’une prochaine décision du Président. C’est pour le moins une maladresse car cela peut paraître une tentative malvenue de récupération.
Si le Président agit à l’égard des Harkis ce ne sera pas suite à votre « exhortation » mais grâce au travail de fond d’AJIR et d’autres associations et grâce surtout à sa volonté de rendre justice à d’anciens combattants français et à leurs familles.
Reconnaître l’assassinat de Maurice Audin ou d’Ali Boumendjel par des militaires français, et donc la responsabilité du parti gaulliste - car l’armée est aux ordres du politique - tout comme un comportement regrettable de la France sous Mitterrand dans le génocide au Rwanda, est une démarche courageuse. C’est dans cet esprit que le Président a demandé un rapport à l’historien Benjamin Stora dont on déplore comme vous une indignation sélective.
C’est avec une volonté d’assumer des faits historiques que le Président de la République a écouté attentivement et avec compréhension notre plaidoyer pour une loi de reconnaissance de l’abandon des harkis.
Déception sur le fond. Votre texte dans le JDD est incohérent. Vous parlez de réparation, disant fort justement que l’allocation de reconnaissance de 2005, est un acte de solidarité et non de réparation. Mais vous proposez une allocation spéciale à l’occasion du 60ème (triste) anniversaire des accords d’Evian ! Bref vous persistez dans la logique de solidarité.
Les Harkis ne demandent pas la charité, ni un cadeau d’anniversaire ! Ils veulent la vérité et la justice. Tout doit commencer par la vérité et donc par le courage de reconnaitre par une loi, et pas seulement par des discours avant les élections, l’abandon des Harkis par le gouvernement français de 1962. Les télégrammes de Messmer et Joxe les 12 et 16 mai 1962 sont sans ambiguïté. Les propos du Président De Gaulle non plus. Cette reconnaissance de l’abandon et de ses conséquences en métropole comme en Algérie est indispensable pour la résilience des personnes et l’honneur de notre République.
Ensuite, il en découlera logiquement une évaluation des préjudices matériels et moraux pour les parents comme pour les enfants, isolés dans des hameaux de forestage voire enfermés dans des camps aux conditions de vie quasi carcérale. Avec pour conséquence une rupture d’égalité des chances et une entrave évidente à la réussite scolaire et professionnelle. Quelques réussites brillantes ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt. Après cette évaluation par une commission de hauts magistrats et experts, une réparation sera proposée.
Compte tenu de l’âge moyen des quelques milliers de Harkis encore en vie, en attendant une évaluation de la réparation, nous proposons à titre d’avance de doubler la rente viagère.
Nous espérons que votre intérêt pour cette page de notre histoire se traduira par un soutien à une proposition de loi ou à un projet de loi gouvernemental qui transcende les clivages partisans. Car c’est une loi qui doit être votée à l’unanimité, au Sénat comme à l’Assemblée, pour la grandeur de la France et pour l’honneur des représentants de la Nation. C’est une question de morale, de vérité et de justice. Pour les Harkis et pour tout le pays.
Les signataires :
Mohand HAMOUMOU, Président national d’AJIR, sociologue, officier de la Légion d’Honneur
Général François MEYER, Président d’Honneur d’AJIR, Grand-Croix de la Légion d’Honneur
Abdelkader HAROUNE, Président des « chemins de la réussite », Membre du CPV, Vice-Président d’AJIR
Alain FERKI, Président des Porte-drapeaux des Pyrénées Atlantiques, Vice-Président d’AJIR
Karim DERDAB, porte drapeau des anciens combattants FM de la Moselle. Vice-Président d’AJIR
Mohamed HADDOUCHE, Président du Fonds pour la Mémoire des Harkis
Claire HOUD, Entrepreneure, ancienne Présidente du FMH
Serge CAREL, Président de la Fédération nationale réparation pour les Harkis
Dalila KERCHOUCHE, Journaliste et auteure
Brahim BOURABA, Président de Trait d’Union (Roubaix)
Kadra SAFRIOUNE, Présidente d’association (Dijon)
Ahmed MEHRAZ, Président de l’Union départementale (Moselle) des Harkis rapatriés
Ali AMRANE, Adjoint au maire de Grasse, Président des associations de Harkis des Alpes-Martimes
Khaled BENFERHAT, ancien maire et conseiller départemental (Alpes de Hautes Provence)
Mohamed BAZIZ, Inspecteur Général de l’Education Nationale, Président d’AJIR Normandie
Affif DJELTI, Champion de boxe (de France, d’Europe et du Monde), membre d’AJIR
Mohamed RABEHI, Vice-Président de l’UNACFM, Vice-Président du FMH
Djilali SALAHOUI, Président d’Association Francs-Comtois rapatriés, Vice-Président du FMH
Kader HAMOUMOU, Président de l’Association reconnaissance, mémoire et réparation pour les Harkis,
Hamid KHEMACHE, Président de l’association des Harkis de Dordogne
Jacques ALIM, Consultant, Adjoint au maire de Dreux,
Fatima DJEMAÏ, ancienne adjointe au maire de Châlons-en-Champagne, membre du Conseil national de LR
Amar TALATA, Président de l’Association ADER Dreux
Tayeb KACEM, Président de l’association des Harkis de Maine et Loire
Jean Pierre BEHAR, Président de l’Association des Anciens Combattants Harkis de Mouans-Sartoux.
Jeannette DRISS, ancienne Adjointe au maire (Carcassonne)
Georges MESSAOUD, Président de l’association des Harkis de Carros
André SEBY, Président d’association Alpes Maritimes
Taiffour MOHAMED, Président d’AJIR Auvergne
Farid MOUSSAOUI, Président de Mémoire des Harkis de l'Eure
Fatiha DJENANE, Présidente d’association
Belkacem GUEROUI, Président de Mémoire de l'Armée d'Afrique,
Zohra BENGUERRA, Déléguée régionale AJIR Occitanie
Nora FORTE, Déléguée régionale AJIR PACA
Bacta BOUCHEIDA, Fonctionnaire, déléguée départementale AJIR
AJIR : Association Justice Information Réparation, pour les Harkis. Contact : ajirfrancecontact@gmail.com Association loi 1901 - tout don à l'association est éligible aux réductions d'impôts